Théophile Jean Delaye, de la Drôme au Maroc !

Dans cet article de Martine Cornevaux, le sujet traité est l’exposition portant sur Théophile Jean Delaye.

L’origine du lien entre Hubert Lyautey et Théophile Jean Delaye

« Plus je vis au Maroc, plus je suis persuadé de la grandeur de ce pays » déclara Hubert Lyautey (1854), Maréchal de France. Résident Général de France au Maroc, Lyautey jette les bases du Maroc moderne tout en respectant son sultan, ses traditions, sa religion, son patrimoine architectural et culturel. Clairvoyant, il va doter le pays des infrastructures indispensables pour son évolution économique et sociale avec le dessein avoué de le mener à son indépendance dans les meilleures conditions. Hubert Lyautey savait toujours s’entourer des meilleurs. En 1924, il fait appel à Théophile Jean Delaye, officier topographe, pour cartographier le Maroc.

– Entrée Musée de Valence Brigitte Seux Delaye & Martine Cornevaux

Théophile Jean Delaye à sa table de travail, 1950.

Qui est Théophile Jean Delaye ?

Natif de Valence dans la Drôme, passionné des Alpes, notamment du Massif des écrins, Théophile Jean Delaye est engagé volontaire en 1914 dans le 22° bataillon des chasseurs alpins, corps d’élite spécialisé dans le combat en milieu montagnard. La guerre pousse l’armée à recruter de nombreux topographes, c’est ainsi que Théophile Jean Delaye réalisera toute sa carrière en tant que topographe militaire, d’abord en France puis en Tunisie et au Maroc en 1924.

Son activité au Maroc, où son apport est essentiel dans la mise en carte du pays alors sous Protectorat français, l’amène à prendre des responsabilités au sein de la société de géographie marocaine et la section du club alpin français pour lesquels il réalise des articles et illustrations. Son métier nourrit une production artistique personnelle qui restitue une vision iconique du Maroc à travers les souks et les kasbahs berbères du Sud. Travailleur acharné, cet exigeant modeste et idéaliste a peint les deux côtés de la méditerranée pendant près de 35 ans. Sa famille a décidé de le sortir de l’ombre tant sa production et son engagement étaient dignes d’être présentés au grand public.


Théophile Jean Delaye, un arpenteur du XX° siècle

L’exposition au Musée de Valence du 27/11/22 au 26/02/23 souhaite lever le voile sur les différentes facettes qui composent le parcours de Théophile Jean Delaye. Tout à la fois militaire, scientifique, alpiniste, artiste et illustrateur, il a, comme Hubert Lyautey, consacré la plus grande partie de sa vie au Maroc.

En résonance, le Mucem et la Fondation Jardin Majorelle présentent au Musée Yves Saint Laurent de Marrakech une exposition retraçant le parcours de l’artiste au Maroc.

Mais selon Michel Seux-Delaye, petit-fils de Théophile Jean Delaye -membre de la Fondation Lyautey-, l’exposition de Valence plus complète, est d’une richesse documentaire exceptionnelle voulue par la famille et les préteurs, que le Maire de Valence Nicolas Daragon et la directrice du Musée de Valence Ingrid Jurzak saluent également. Présence remarquée lors du vernissage,  le colonel Erwan Marçais, chef de corps du 1er régiment de spahis de Valence, héritier du régiment de marche de chasseurs indigènes à cheval (RMCIc) créé par Lyautey au Maroc en août 1914.

L’exposition temporaire est assortie d’une belle programmation entre atelier cartographique, théâtre de rue, jazz, lecture de paysage, ateliers enfants, visites commentées et conférence « une vie en oeuvre » le jeudi 16 février à 18h30 en présence de Michel Seux-Delaye -petit fils de Théophile-Jean Delaye.

Michel Seux retrace pour nous les liens qui unirent son grand-père au Maréchal Lyautey. Michel Corréard, ami de Michel Seux, l’a beaucoup aidé pour les expositions de Valence et de Marrakech.

Article de Martine Cornevaux le 27/11/2022
Membre du Conseil d’administration de la Fondation Lyautey

Œuvres exposées

Massif du TOUBKAL 1936, encre sur papier calque
Souk à Fès, gouache sur papier